La méthode cindynique a pour but la réduction des risques et menaces sur l’homme et son environnement. Elle repose sur une pensée stratégique et orientée action qui est basée sur des valeurs universelles, notamment celles de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce faisant, elle s’intéresse notamment aux risques immatériels et à la protection des droits fondamentaux, en particulier dans le cyberespace, où les aspects techniques et législatifs des problématiques de brevets, d’accès à l’information, de sécurité et protection de la confidentialité, ou de lutte informationnelle intéressent nombre de codeurs.

Les codeurs et libristes pourraient donc tirer parti de la méthode cindynique, et sont de plus particulièrement bien placés pour devenir des utilisateurs avancés. En effet, Les noyaux des descriptions cindyniques sont construits avec MCR, une méthode de conceptualisation conçue par Mioara Mugur-Schächter, initialement pour la Mécanique Quantique, mais qui est de portée générale : MCR peut sembler difficile, mais présente des similitudes avec les principes des Langages Orientés Objets, ce qui fait que présenter MCR comme un Langage Orienté Description devrait permettre aux codeurs connaissant les bases des Langages Orientés Objets de rapidement maîtriser le processus de construction des noyaux descriptionnels, qui est la partie la plus difficile des Cindyniques, en général plutôt réservée aux utilisateurs avancés.

Une description MCR est analogue à une classe d’objets : tout comme l’héritage permet la création d’une arborescence de classes issues d’une classe initiale, le chaînage permet de créer des descriptions à partir d’une description de base. Les descriptions sont constituées de deux strates : les descriptions de base, et les descriptions chaînées à partir de ces descriptions de base, appelées méta-descriptions. Cela étant : une méta-description peut être chaînée à partir de plusieurs descriptions de base (ou de plusieurs métadescriptions), et le chaînage peut s’effectuer en sens inverse : une description de base peut à tout moment être considérée comme issue de nouvelles descriptions de base, et devient alors une méta-description.

Tout comme une classe d’objet comporte des variables d’instance, une description comporte des vue-aspects, qui sont les grandeurs que l’on choisit d’observer lors de la description d’un phénomène. L’ensemble des vue-aspects d’une description constitue une vue. En revanche une description ne comporte aucun élément analogue à une méthode.

Une description est constituée de trois éléments canoniques : un générateur, une entité-objet qui est le phénomène ou concept à décrire, comparable à un objet, et une vue, constituée de vue-aspects comparables à des variables d’instance. La notion de générateur n’a pas vraiment d’équivalent : un générateur set à générer, ou sélectionner une entité-objet, et le fait de le déclarer serait analogue au fait de demander à un codeur de préciser comment il a en tout premier lieu défini ou délimité les contours d’un objet.

Finalement, pour les codeurs maîtrisant les Langages Orientés Objet, le chaînage de descriptions MCR ne devrait pas poser de difficulté majeure, la seule difficulté pratique est liée à la manipulation des indices, qui, inévitablement, ont tendance à s’accumuler avec la progression du chaînage.

Trois noyaux descriptionnels sont disponibles : un premier noyau décrit la notion de situation consensuelle et sa vulnérabilité, ce qui sert à la prévention des risques. Un second noyau décrit la notion de situation non consensuelle, ou d’ensemble de situations perçues différemment, appelé spectre, et permet l’analyse stratégique et la conduite opérationnelle en situation conflictuelle, et la réduction des conflictualités. Un troisième noyau décrit la notion de matrice, c’est-à-dire un ensemble de spectres ou d’analyses stratégiques : d’usage plus complexe, ce troisième noyau est utile dans les cas où la dynamique de perception des puissances joue un rôle central, par exemple lors de coups d’État ou lors de mobilisations ou constructions d’acteurs collectifs.

Ces noyaux, conçus comme un langage commun, sont aussi conçus pour être librement extensibles : d’où l’intérêt de la maîtrise du chaînage des descriptions, permettant d’étendre les noyaux descriptionnels pour mieux les adapter à des cas spécifiques.

Pour approfondir

 

COHET, Pascal. Cindynics essentials for coders and power users
MRC as a Description-Oriented Language

COHET, Pascal. Neosituationism : The Underlying Thinking of Relativized Cindynics
From Situation to Matrix : A Manifesto for Emancipation and the Mastery of Changes